Dans notre tribune  “En imposant une lecture rigide du RGPD, l’Europe renonce à la promesse de la blockchain”, nous réagissons aux lignes directrices 02/2025 publiées par l’EDPB sur l’application du RGPD aux blockchains.

Tout en réaffirmant notre attachement à la protection des données personnelles, nous exprimons une inquiétude sérieuse : les exigences posées par le texte — interdiction des données on-chain, obligation d’effacement strict, responsabilité élargie dans les réseaux décentralisés, traitement systématique comme transfert international — risquent de rendre inopérants de nombreux projets blockchain en Europe, même lorsqu’ils sont construits pour renforcer la transparence, la sécurité et la protection des droits.

Cette interprétation, si elle devait être appliquée sans nuance, mettrait en péril des cas d’usage fondamentaux comme l’identité décentralisée, la traçabilité, la certification d’intégrité ou la finance ouverte. Elle menacerait surtout l’équilibre entre innovation technologique et protection des libertés individuelles que le RGPD cherche précisément à garantir.

Dans cette tribune, l'Adan appelle à une application plus pragmatique et fondée sur les risques réels, ainsi qu’à une reconnaissance des outils déjà mobilisés par les acteurs du Web3 pour protéger les données. La blockchain, loin d’être incompatible avec les exigences européennes, peut être un levier au service des droits.