Le 08/02/2024, Paris

 

Mesdames et messieurs les parlementaires, 

Chers partenaires, 

Chers membres, 

Mesdames et Messieurs, 

 

Bienvenue à l'hôtel le Marois. J'ai un grand plaisir à vous retrouver si nombreux dans un contexte plus festif qu'à l'accoutumée. Célébrer l'anniversaire de l'Adan, c'est célébrer les grandes choses que nous avons réussies à accomplir en quatre courtes années. Cela, en grande partie grâce à vous.

Que vous soyez responsable politique, entrepreneur, investisseur ou régulateur, vous êtes ceux qui bâtissez chaque jour les conditions de développement de l'écosystème Web 3. Un écosystème qu'à l'Adan, nous avons l'honneur de représenter et de défendre. 

Je saisis donc cette occasion pour vous remercier pour ces 4 années d'aventure que nous venons de traverser ensemble, et vous réaffirmer ma conviction qu'il y en aura - en tout cas je l'espère - encore de nombreuses. 

Je saisis également l'occasion de cette soirée pour raviver notre mémoire collective et nous rappeler qu’« impossible n’est pas français ! ». Au-delà de toutes considérations politiques, cette célèbre réponse de Napoléon Ier à un certain général Le Marois, alors que celui-ci venait l'informer d'une défaite annoncée, m'apparaît plus que jamais d'actualité.  

 

Covid 19, inflation, crises géopolitiques, faillites, scandales…les raisons n'ont pas manqué pour affaiblir, faire douter, voire décourager les entreprises. 

Plusieurs d'entre vous, je le sais, ont éprouvé des difficultés à lever des fonds. Certains n'ont pas pu embaucher autant qu'ils l'auraient souhaité. D'autres encore ont dû s'adapter, changer de trajectoire ou même se réinventer. 

L'année qui vient de s'écouler a effectivement été celle du courage et de la résilience.

Mais force est de constater que, ce soir, vous êtes là ! Non seulement vous êtes encore là, mais vous êtes toujours plus nombreux.

L'innovation est souvent perçue comme un objet périphérique et subsidiaire, qui bouscule, un vecteur d'instabilité. Mais l'innovation c'est surtout le ciment sur lequel se construit l’avenir.

C'est elle, le véhicule de notre compétitivité ! C'est grâce à elle, que nous préserverons notre autonomie stratégique ! Le projet d'euro numérique de la Banque centrale européenne, né de l'innovation des crypto-actifs, en est la plus parfaite illustration.

 

2023 a donc tiré la sonnette d'alarme et est venue nous rappeler ô combien il était nécessaire de soutenir notre tissu d'entreprises. Notamment les plus petites structures.

De veiller à ce que les règles qu'on leur impose soient pensées pour accompagner leur développement, et non pour leur forger des barrières insurmontables. 

 

Alors que nous nous retrouvions l'an dernier au Palais Vivienne, j'accueille donc la célèbre maxime « impossible n’est pas français ! » comme un pont qui nous permet d'aborder l'année 2024 avec confiance. 

Une confiance qui n'est que le reflet de l'ambition que j'entrevois dans les efforts et initiatives que vous déployez quotidiennement. 

En toute logique, dans le domaine financier d'abord. Puisqu'il s'agit du secteur dans lequel les technologies blockchain et des crypto-actifs se sont répandues le plus tôt. 

Nous voyons d'ailleurs de plus en plus de grands groupes de la finance se saisir de cette innovation pour renforcer leur expérience et donner un nouveau souffle à des activités excitantes. L'Adan a, à ce titre, l'honneur de compter désormais parmi ses membres plusieurs acteurs de renom issus de la finance traditionnelle. Ce qui permet de construire de nouvelles passerelles d'échange entre des entreprises de typologie différente, qui convergent peu à peu vers un avenir commun. 

 

Mais de l'ambition, j'en vois pour tous les secteurs ! 

C'est d'ailleurs le propre d'une technologie qui n'appartient à personne, et sur laquelle nous pouvons toutes et tous construire. 

Je pense par exemple ici : 

 

  • aux jeux vidéos qui, grâce au Web 3, peuvent désormais offrir à leurs utilisateurs une expérience unique qui lie virtuel et réalité ;
  • à l’identité numérique, où le Web 3 apporte une solution unique aux internautes qui souhaitent pouvoir prouver qui ils sont, sans pour autant faire une croix sur leurs données personnelles ;
  • à l'environnement, dans lequel le Web 3 serait un atout pour mieux tracer l'origine des produits, des quotas carbones, lutter contre le greenwashing et permettre aux consommateurs de faire des achats plus éclairés ;
  • ou encore aux plateformes d'intelligence artificielle ou de réseaux sociaux, sur lesquelles il deviendra de plus en plus urgent de certifier les sources d'information.

 

Autant de domaines dans lesquels il conviendra de s’appuyer sur l’innovation. 

 

Nourrie par l’expertise de ses membres et par les travaux de ses comités et groupes de travail, l’Adan sera bien entendu au rendez-vous pour accompagner les réflexions des pouvoirs publics sur l’ensemble de ces sujets. Et bien d’autres encore !

Cette ambition, donc…je la partage ! Je la partage si bien qu'elle est à la hauteur des défis qui nous attendent. 

 

2024 sera encore une année riche pour nos PSAN, qui doivent dès à présent se préparer à l'arrivée de la réglementation européenne sur les marchés de crypto-actifs, plus communément appelée "MiCA". Mais aussi à celle sur les transferts de fonds. 

L'Adan souhaite à ce titre prendre pleinement part aux réflexions actuellement menées par les autorités de régulation et s'assurer que toutes les entreprises - mêmes les plus petites - puissent réellement se lancer selon ces nouvelles règles. 

Je les évoquais tout à l'heure, les jeux Web 3 devraient bientôt évoluer également dans un cadre spécifique. 

 

Nous continuerons à cet égard à faire preuve de pédagogie. Pour expliquer que sans une réglementation adaptée au modèle de développement des entreprises, il n'y aura pas, demain, de jeux Web 3 en France. 

Il en sera de même pour les entreprises qui proposent plus globalement des services liés aux NFT ou pour les projets qui se développent dans le secteur de la finance décentralisée. 

Nous nous attacherons à chaque fois à ne pas réguler une technologie. Et encore moins de manière uniforme. Des discussions sont déjà engagées sur ces points avec les pouvoirs publics dont il convient de saluer l'esprit d'initiative et le travail de compréhension.

 

Je vous ai parlé de l'euro numérique. 

Nous apporterons dès que nécessaire notre expertise et tâcherons de faire en sorte que les initiatives privées continuent d'avoir leur place pour agir en faveur de la souveraineté monétaire européenne. Les débats en cours sur les services de paiement sont, à ce titre, clés.

 

Je ne peux pas tous les citer ce soir. Mais vous l'aurez compris, de nombreux débats sont encore à venir pour assurer un environnement favorable au développement de l'écosystème Web 3. C'est pour relever ces défis toujours plus nombreux que le Conseil d'administration de l'Adan a entériné cette année, le lancement d'un nouveau comité sur la thématique de la tokenisation. 

 

L'innovation Web 3 prouve tous les jours un peu plus son utilité. Elle mérite d'être reconnue.

Si une chose est donc certaine, c'est qu'il ne sera plus possible de débattre de l'attractivité de la place financière, sans désormais débattre de l'attractivité du Web 3. 

Au vu des opportunités que je vous ai évoquées, il n'apparaît pas plus logique d'entamer un nouveau mandat des institutions européennes, sans que le Web 3 ne se hisse parmi les nombreuses priorités de la Commission et du Parlement. 

J'ai toute confiance à cette fin que l'étude que nous menons chaque année en partenariat avec KPMG et l'institut Ipsos, viendra confirmer ces affirmations dès le 19 mars prochain.

 

Mais à l'heure où le Premier ministre a engagé son gouvernement à simplifier la vie des entreprises, il convient de ne pas créer de nouveaux mille feuilles réglementaires. Prenons le temps du recul nécessaire pour observer, corriger, apprendre et avancer ensemble.

Demandons-nous si le droit commun ne suffit pas à remplir les objectifs que nous souhaitons collectivement atteindre.

Demandons-nous si l'innovation technologique ne permet pas déjà intrinsèquement de les atteindre. 

Ce chemin, nous le prendrons ensemble !

Il s'agit là de la meilleure méthode. De la méthode la plus efficace pour garantir que nos efforts collectifs passés ne soient pas vains, et espérer demain célébrer le succès de nos entreprises.

 

Mais avant de se retrousser les manches et de mener à bien ces missions qui vont occuper nos agendas sur une année 2024 déjà quelque peu engagée, je vous invite à profiter de ce moment de convivialité. Il a pu voir le jour grâce à la banque Delubac, à SYRTALS Compliance, à Mastercard, à l'incubateur Cube 3, à Mo Avocats, à la société Scorechain, et bien entendu, à l'incroyable équipe de l'Adan. 

Je tiens tout particulièrement à les remercier !

 

Je laisse sans plus attendre la parole à Jézabel Couppey Soubeyran, économiste et maître de conférence que j'ai eu -  il y a quelques années déjà - l'immense honneur d'avoir comme professeur et qui continue d'avoir une parole éclairante sur de nombreux sujets. Notamment en matière d'économie monétaire et financière. 

Merci Jézabel de vous prêter à cet exercice. Et à vous tous, je souhaite une excellente soirée d'anniversaire.

 

Je vous remercie.