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Web 3 et crypto en France et en Europe : poursuite de l’adoption et de la croissance du secteur (édition 2024)
Pour la troisième année consécutive, l’Adan dévoile les résultats de son étude annuelle sur le Web 3 et la crypto en France et en Europe, réalisée en partenariat avec KPMG et l’institut de sondage d’Ipsos.
Pour cette édition, les objectifs fixés sont de mettre à jour les chiffres concernant le niveau d’adoption par le grand public Français et Européens ; de dimensionner l’industrie et de faire un point sur les enjeux auxquels les entreprises Web 3 font face en 2024.
Les données concernant l’adoption en France et en Europe reposent sur un sondage mené par l’institut de sondage IPSOS. L’échantillon de l’étude est similaire à celui des deux éditions précédentes : il couvre une population de 2001 répondants français de plus de 18 ans. Des échantillons complémentaires ont été ajoutés afin de positionner l’adoption en France par rapport à celle d’autres pays européens comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et les Pays Bas. Les échantillons oscillent entre 1088 et 1116 personnes interrogées pour les quatre pays. L’âge des répondants est compris entre 18 et 75 ans pour l’ensemble des pays étudiés.
Afin de compléter les données recueillies par l’institut de sondage IPSOS sur la partie « Adoption » et faire une mise à jour des chiffres de l’industrie du Web 3 deux ans après la première étude, notre second volet « Industrie » repose principalement sur un questionnaire quantitatif et qualitatif qui a été partagé aux entreprises françaises du secteur. Parmi les 7 grands thèmes abordés, 13 enseignements ressortent de notre analyse.
ADOPTION PAR LE GRAND PUBLIC ET PROFIL DES DÉTENTEURS DE CRYPTO-ACTIFS
L’arrivée de ces nouveaux détenteurs, qui compense largement les investisseurs qui se désengagent des marchés de crypto-actifs, permet à la France de rattraper son retard par rapport aux autres pays européens. Néanmoins, les Pays-Bas et le Royaume-Uni affichent toujours les taux de détention les plus élevés (avec respectivement 17% et 16%), tandis que l'Allemagne affiche des résultats équivalents à ceux de la France avec un taux d’adoption de 12%. L’Italie (11%) talonne ses voisins.
Concernant la sociologie des investisseurs français : on observe un rajeunissement des détenteurs dont 24% sont âgés de 18 à 24 ans. En effet, contrairement à 2023, la tranche d’âges la plus représentée est celle des 18-34 ans (et non plus des 25-44 ans). La population des investisseurs en crypto-actifs reste majoritairement masculine (70%). L’étude pointe par ailleurs une distribution plus équilibrée au sein des différentes catégories socioprofessionnelles, reflétant une évolution des profils d'investisseurs au fil des cycles du marché.
Les chiffres continuent de montrer une prudence des investisseurs, la majorité (54%) n’investissent pas plus de 10% de leur épargne globale ; la poche « crypto » représente une part majoritaire (plus de 50%) de leur épargne pour seulement 10% d’entre eux. Par ailleurs, l’étude confirme que les détenteurs de crypto-actifs investissent plus dans les actions que la moyenne des Français, ce qui traduit la stratégie de diversification qu’ils adoptent en se positionnant sur cette nouvelle classe d’actifs. À ce jour, les détenteurs sont encore très majoritairement clients de services « crypto-natifs » en dépit de la présence des nouvelles entreprises de la Fintech comme Revolut et Lydia. Aussi, 21% des Français et 23% des investisseurs privilégieraient de passer par leur banque pour l'achat et la conservation de leurs crypto-actifs. L’apparition du canal d’acquisition bancaire répondrait donc à une demande du marché.
Enfin, même si les crypto-actifs sont à ce stade principalement perçus comme un support d’investissement, les nouveaux usages en matière de paiement, d’identité numérique et dans les jeux vidéo s'imposent peu à peu comme répondant à une demande des Français.
QUELQUES CHIFFRES SUR L'ADOPTION DES CRYPTO-ACTIFS
- 84% des Français ont déjà entendu parler des crypto-actifs (- 1 pt par rapport à début 2023)
- 15% des Français ont déjà détenu des crypto-actifs (+ 15% par rapport à début 2023)
- 12% des Français sont actuellement détenteurs de crypto-actifs (+25% par rapport à début 2023)
- 22% des non-détenteurs envisagent d’en acquérir (-18% par rapport à début 2023)
- 57% des investisseurs ont moins de 35 ans (contre 50% début 2023)
- 24% des détenteurs sont âgés de 18 à 24 ans en 2024 (x 2 par rapport à début 2023)
- Les hommes représentent 70% des acquéreurs de crypto-actifs en France
- 23% des investisseurs privilégieraient de passer par leur banque pour l'achat et la conservation de leurs crypto-actifs
- 26% des Français se disent favorables au développement des paiements en crypto-actifs, 82% chez les détenteurs de crypto-actifs (+5pts par rapport à 2023)
En Europe :
- 17% des Néerlandais sont actuellement détenteurs de crypto-actifs
- 16% des Anglais sont actuellement détenteurs de crypto-actifs
- 12% des Allemands sont actuellement détenteurs de crypto-actifs
- 12% des Français sont actuellement détenteurs de crypto-actifs
- 11% des Italiens sont actuellement détenteurs de crypto-actifs
ETAT DES LIEUX DE L'INDUSTRIE DU WEB 3
Le Web 3 ne se résume pas à des applications financières. Dans un secteur jeune et globalement dominé par les TPE (69%), les services Web 3 proposés sont d’une grande richesse (tokenisation, conservation, divertissement, traçabilité, identité, DeFi, paiement, etc.).
Plus de la moitié des répondants ont levé des fonds par le passé et leurs investisseurs sont majoritairement français, ce qui contribue à renforcer la place de l’écosystème en France. Néanmoins, la présencedes investisseurs français se cantonne à des phases d'amorçage (c'est à dire préempté par les fondateurs, leur famille, des partenaires bancaires ou des business angels) et se raréfie à des stades de maturité plus avancés, ce qui pose des questions d'accompagnement des entreprises dans leur croissance à long terme et de souveraineté. À date, l'investissement français est fortement soutenue par Bpifrance, qui se positionne sur 45% des levées de fonds early stage effectuées en 2023. Toutefois, malgré la raréfaction des financements en 2023, une majorité des entreprises ambitionnent de lever des fonds dans le futur, dont 73% dès 2024.
Concernant le type de clientèle visée : la génération 25-40 ans, qui combine à la fois haut pouvoir d’achat et attrait pour le Web 3 (29% des 25-34 ans sont détenteurs de crypto-actifs), est ciblée en priorité par les entreprises du secteur.
Par ailleurs, au cours des deux dernières années, la recherche de partenaires s’est globalement simplifiée pour les entreprises du Web 3, notamment dans les domaines fiscaux, légaux et techniques. Cependant, la majorité des répondants (56%) rencontrent toujours des difficultés pour nouer des relations avec les acteurs de la banque (contre 70% début 2022) et de l’assurance .
En outre, en 2023, le secteur Web 3 français a suivi la tendance observée dans l'ensemble de l'industrie de la tech mondiale et a connu un ralentissement de sa croissance. Cette conjoncture économique difficile explique la diminution des effectifs (-11% par rapport à 2022, après avoir triplé en 4 ans). Malgré cela, les entreprises restent confiantes pour l’année à venir : elles entendent recruter et prédisent une croissance de leur chiffre d’affaires annuel. 29 % ambitionnent même de le doubler par rapport à 2023.
En effet, du côté de l’emploi, 86% des répondants prévoient un redémarrage de l’embauche en 2024. La multiplication des formations et cursus académiques proposés par les écoles contribue également à enrichir le gisement de compétences sur le marché pour les entreprises du secteur.
QUELQUES CHIFFRES SUR L'INDUSTRIE
- 68,8% des répondants sont des TPE (similaire à l’ordre de grandeur qui était de 70% début 2022)
- 29% des répondants prévoient de doubler leur CA en 2024
- 54,2% des répondants ambitionnent de lever des fonds dans les 2 prochaines années
- Le nombre d’employés a baissé de 11% par rapport à 2022 après avoir triplé entre 2018 et 2022
- 86% des répondants prévoient d’embaucher en 2024
- 56,3% des entreprises du secteur rencontrent des difficultés à trouver un partenaire bancaire pour leurs activités Web 3 (- 25% par rapport à début 2022)
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